40% des entreprises n’étaient pas suffisamment armées avec leur supply chain pour faire face à la crise liée à la pandémie de Covid-19. Orange Business Services a dévoilé ce mardi 19 janvier 2021 les résultats d’une étude menée auprès de  grandes entreprises dans les secteurs de la fabrication, du transport et de la logistique sur la supply chain et la place de la donnée dans la gestion des risques (voir méthodologie à la fin de l’article).

« L’analyse de la donnée et la digitalisation ont été des leviers importants pour contourner à court terme les défis auxquels les entreprises devaient faire face », affirme Philippe Roger, directeur général d’Orange Consulting. Des changements qui pourraient perdurer : 50% des entreprises sondées veulent revoir leur stratégie supply chain et leur gestion des risques et près de 8 entreprises sur 10 affirment avoir accéléré la transformation numérique de leur supply chain.

CHANGEMENT DES MODES DE CONSOMMATION
« La supply chain s’entend comme l’approvisionnement, la production, la distribution et la vente », résume Philippe Roger. Le tout sur trois horizons de temps : à long terme pour la planification stratégique de la supply chain, à moyen terme pour la planification budgétaire et, à court terme pour l’information temps réel et le suivi des flux.

Avec le Covid-19, la supply chain a été bousculée sur l’ensemble de ces vecteurs, que ce soit les changements de consommation ou les ruptures d’approvisionnement. 83 % des entreprises interrogées déclarent être plus conscientes qu’il y a un an des risques liés à leur supply chain (pénuries de matières premières, temps d’arrêt de fabrication et blocages au niveau du transport).

Par exemple, la pandémie de Covid-19 a entraîné un changement des modes de consommation dans l’alimentaire. La fermeture des restaurants d’entreprise, des cantines et des restaurants a entraîné une chute de la demande d’aliments en grands contenants. A l’inverse, la demande pour les petits contenants a fortement augmenté. Les industriels de l’agroalimentaire ont dû revoir leur système de prévision en temps réel pour répondre à ce changement. Ils ont ainsi pu voir l’intérêt d’une numérisation entière de la supply chain. « Le pas est franchi », résume Philippe Roger.

UNE PRISE DE RISQUE
« Ce qui pose problème dans la supply chain ce n’est pas la captation des informations, mais de rendre cohérent l’ensemble des données collectées et d’interconnecter les systèmes et les outils utilisés afin de permettre de la gestion temps réel », explique Philippe Roger. Avoir un regard en temps réel des variations de la consommation en boutique permet d’anticiper sur l’approvisionnement.

Pour parvenir à mettre en place ce qui peut être qualifié de jumeau numérique de la supply chain, les entreprises doivent faire un ratio entre le bénéfice et les risques. L’échange d’informations implique souvent différentes sociétés et nécessite donc un certain niveau de confiance et une prise de risque puisque ces échanges de données peuvent être sujets à des cyberattaques. A ce niveau, la pandémie de Covid-19 peut agir comme « un déclencheur sur les systèmes qui nécessitent des investissements et de prendre des risques », selon Philippe Roger. Ces nouveaux systèmes pourront aussi permettre de prendre en compte les questions environnementales et améliorer l’impact carbone. Des sujets qui prennent de plus en plus d’importance pour un nombre croissant d’entreprises.

Méthodologie : 320 cadres supérieurs de multinationales de 18 pays ont été interrogés entre août et octobre 2020. L’enquête a été réalisée pour Orange Business Services par le groupe de recherche indépendant Longitude, une société du Financial Times.

 
 
Publié par l’Usine Digitale